Rp-Horde Kirin Tor
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Rp-Horde Kirin Tor

Vivez et partagez les aventures de la Horde du serveur Kirin Tor
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
SSD interne Crucial BX500 2,5″ SATA – 500 ...
Voir le deal
29.99 €

 

 Une dette impossible à rembourser

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Shalden

Shalden


Nombre de messages : 14
Age : 39
Date d'inscription : 26/04/2009

Une dette impossible à rembourser Empty
MessageSujet: Une dette impossible à rembourser   Une dette impossible à rembourser Icon_minitimeMer 1 Juil - 16:03

Appuyé contre un rocher, Shalden regardait les navires de la Voile Sanglante, immobiles et ballottés par les flots. Plus il les regardait et moins il avait envie de s’en approcher. Pourtant, c’était ce qu’il allait devoir faire dans les minutes à venir. Comme il l’avait tant de fois répété à ses amis, plus vite il y allait, plus vite il revenait ; et il aurait déjà aimé être à ce moment précis.

Le voleur se dirigea vers le bateau qui était un peu éloigné des autres, finissant sa cigarette. La cigarette du condamné ? Peut-être bien, il ne savait pas trop à quoi s’attendre, mais il supposait que ce ne serait pas une partie de plaisir. Il se rapprocha jusqu’à être à un pas de la nacelle qui servait à embarquer, et remarqua qu’il n’y avait pas un chat à l’extérieur. Du coup, il monta sans attendre l’autorisation d’un quelconque inconnu puisqu’il n’y avait personne, mais lorsqu’il posa le pied sur le pont du navire, il entendit des déclics qui lui rappelèrent ceux du chien d’un fusil. Il tourna la tête en direction du bruit et vit 5 pirates qui le tenaient en joue, prêt à tirer au moindre mouvement.


- Wow, on va s’calmer très vite doucement les gars ! dit Shalden en levant légèrement les mains au cas où

Les marins ne bougèrent pas et ne dirent rien non plus jusqu’à ce qu’un homme en armure arrive et s’arrête à leur hauteur en leur faisant signe de baisser leurs armes
.

- Tu es en retard. fit remarquer Tarendis en regardant son fils d’un air désapprobateur
- J’suis jamais en r’tard, j’suis pile à l’heure… père.

Shalden sentait déjà qu’il allait regretter d’avoir accepté cette dette, mais il n’avait pas vraiment eu le choix. Pour récupérer Thelindra, fraîchement revenue à la vie, et arrêter les effusions de sang entre ses amis, il avait dû faire des pieds et des mains… et cela incluait de rembourser une dette énorme à celui qui détenait Thelindra : Tarendis. Ca, il l’avait accepté sans difficulté, il était bien prêt à faire n’importe quoi pour arranger la situation, mais il y avait une chose qu’il n’avait pas prévu. C’était qu’il connaissait déjà Tarendis, même si il ne l’avait pas reconnu tout de suite. Celui-ci avait beaucoup changé, sa carrure, ses cheveux, ses yeux… évidement, puisqu’il était mort… un chevalier de la mort. Il avait même changé de nom depuis ce jour là mais cela ne changeait pas ce qu’il était… Son père. Et pour ne rien arrangé, il était même maintenant un amiral de la Voile Sanglante.

- Allez, viens, je vais te montrer où tu sera domicilié pendant ce mois.

L’elfe le suivit sans broncher, descendant les marches qui menaient à l’intérieur du vaisseau. Peu après, ils s’arrêtèrent devant ce qui ressemblait plus à une cage qu’autre chose… ou plutôt plus simplement, à une cellule. Tarendis fit un signe de tête dans cette direction tout en fixant son fils.

- Hum… T’en aurai pas plutôt une avec vue sur la plage ? Non ?

Devant le regard agacé de son père, il n’insista pas et entra à l’intérieur, frissonnant à l’idée d’être encore une fois enfermé. Il l’avait déjà été pendant les trois quarts de son existence et il commençait à saturer de cette situation. Pour une fois, il aurait aimé être libre pour de bon.

- Profite de ta chambre, tu y restera pendant tout le mois. Repose toi, tu auras besoin de toutes tes forces ce soir.
- J’peux savoir pourquoi ou bien c’est une surprise ?
- Tu le sauras bien assez tôt.
- Génial, j’adore les surprises…


Le chevalier s’éloigna sans ajouter un mot et bientôt, le seul bruit qu’entendit Shalden était le bruit des vagues qui s’écrasaient sur la coque du bateau. Il avança jusqu’aux planches de bois qui formaient la base du bâtiment et s’adossa contre, se laissant glisser au sol. Ca commençait bien… il le sentait mal et regrettait déjà d’être venu. Tuer sa mère n’était pas la meilleure idée qu’il avait eu jusqu’à présent… et même si elle lui avait pourri la vie, bridé, fait de lui un monstre, et menacé sa famille… il aurait dû trouver une autre solution pour en finir avec tout ça. Maintenant, il se retrouvait avec un père qui allait sûrement vouloir venger la mort de celle qu’il avait aimé.

Le temps passa, la nuit était déjà bien avancée et rien ne s’était encore passé de la journée. Du coup, Shalden somnolait vu qu’il n’avait rien à faire d’autre, lorsqu’un bruit métallique contre les barreaux le réveilla. Son père se tenait devant la grille et l’ouvrit presque aussitôt, l’invitant à sortir.


- Debout, ça va bientôt être à toi de jouer. J’espère que tu es en forme, tu vas en avoir besoin.

L’elfe ne répondit pas et se contenta de le suivre sagement. Une fois sur le pont, il se rendit compte que le décor avait changé, ils n’étaient plus au même endroit. Le bateau était accosté à une petite île où s’élevait une sorte de bâtiment de forme cylindrique. D’autres vaisseaux étaient amarrés tout autour de l’île, il y en avait cinq au total.

- C’est quoi ça ? Une surprise partie ?
- Descend, tu le découvrira bien assez tôt
.

Quelques pirates les escortèrent jusqu’à l’entrée du bâtiment. De plus près, on aurait dit une sorte de fosse de combat… une arène. La zone de combat était en contrebas, séparée du reste de ce qui devait être des gradins. Shalden s’en approcha et regarda en bas avant de se tourner vers Tarendis.

- Et qui c’est qui va combattre là d’dans ?
- Toi pardi.
répondit le chevalier en poussant son ‘prisonnier’ en bas.

Après une cabriole pour retomber sur ses pieds, Shalden leva un poing vengeur en direction de celui qui l’avait poussé puis se retourna pour inspecter l’arène plus attentivement. Il était seul pour l’instant, mais il n’avait aucune envie de savoir ce qui allait arriver en face.

- Mais c’est quoi ce délire ? J’suis pas un guerrier et encore moins un gladiateur !
- Peu importe. Tu as une dette envers moi alors ne discutes pas. Tu auras cinq combats à faire, un contre chaque clan différent de la Voile Sanglante.
- Et en quoi c’est censé t’aider au juste, hum ?
- J’y gagne de l’influence, du respect, de l’argent… Alors ne me déçois pas.
- J’veux bien mais j’suis même pas armé !
- Débrouille toi mais ne perds pas.

Alors qu’il marmonnait entre ses dents, une grille s’ouvrit à l’autre bout de l’arène, laissant apparaître un homme qui était d’une carrure assez fluette… sauf qu’il était armé, lui. Le combat commença aussitôt en même temps que les encouragements de la foule puisque son adversaire se jeta sur lui d’entrée de jeu. Le match se déroula assez rapidement. Une fois l’homme désarmé, Shalden n’eut aucun mal à le mettre KO. Il se tourne alors vers Tarendis et leva les bras dans sa direction.

- Alors, t’es content ? Et de un, envoie le suivant !
- Le match n’est pas terminé, il est toujours vivant. C’est un combat à mort… alors fini ce que tu as à faire.
- Pfff… C’est bon, il a perdu, pas la peine de le tuer
.

Le chevalier le fixa puis fit un signe de la main. Des hommes pénétrèrent dans l’arène et emmenèrent le perdant, ressortant aussi vite qu’ils étaient entrés.

- Où est-ce qu’il l’emmène ?
- Se faire tuer. Sauf que sa mort sera précédée par de bien vilaines tortures. C’est ce qui arrive aux perdants, souviens t’en. Les gens inutiles ne vivent pas bien longtemps. Tu aurai mieux fait de le tuer toi même… il aurait moins souffert
.

Shalden regarda avec regret l’endroit vers lequel son adversaire avait disparu. Si il avait su, il l’aurait tué pour lui épargner bien pire. Décidément, il n’appréciait pas du tout la façon de procéder des pirates… d’autant plus qu’il allait devoir tuer des gens pour rien et il détestait ça. Le prochain combat arriva juste après et s’enchaîna sur les trois suivants. Au bout du compte, l’elfe avait remporté tous les combats de la soirée avec plus ou moins de réussite. Mais au moins il était vivant.

De retour dans sa chambre de fortune, Shalden se jeta sur son lit d’un air fatigué, espérant qu’il n’aurait pas à subir ça tous les soirs. Il reçu tout de même des soins de la part des infirmiers de l’équipage avant d’être de nouveau seul. Il fut réveillé le lendemain par la voix de Tarendis
.

- Reposé ?
- Plus ou moins…
- Il faudra, tu recommences ce soir.
- Sérieux… ? J’vais m’taper ça tous les soirs ?
- En effet. Pendant tout un mois.
- Tu déconnes, j’vais jamais tenir le coup…
- Si tu perds, tu meurs, rappelle t’en
. ajouta l’amiral avant de s’en aller

Shalden soupira. Il ne devait pas mourir, il n’en avait pas le droit. Déjà parce qu’il l’avait promis à ses amis et qu’il voulait les revoir et ensuite parce qu’il n’avait pas le droit d’abandonner sa famille. Il n’aimait pas ça mais il n’avait pas le choix et allait devoir tenir un mois entier dans ces conditions. Il était heureusement soutenu par Tarànis qui lui parlait tous les soirs grâce au vent qui guidait ses murmures jusqu’à lui. Ca l’aidait beaucoup à tenir bon, sa voix le rassurait et l’apaisait même lorsqu’il était énervé par les combats du soir.


Les jours passèrent et les combats se succédaient… Il tenait le coup, mais ça se jouait parfois à un cheveu près. Le dernier combat de la soirée s’était assez mal passé et Shalden l’encaissa moyennement. Plus tôt dans la soirée, il dû affronter un elfe cagoulé et si le rôdeur remporta le match, c’était uniquement grâce à une faute d’inattention de son adversaire. Alors que l’elfe cagoulé avait réussi à se retrouver dans son dos, il hésita au moment de le tuer. Cette seconde d’hésitation lui fut fatale car Shalden pu riposter et sauver sa vie. Le style et la façon de bouger de l’homme masqué lui rappelaient étrangement la sienne et avant que son corps ne fût emporté, il retira le masque… pour se rendre compte qu’il s’agissait d’un de ses anciens élèves. Serrant les poings, il regratta énormément ce qu’il venait de faire. Tarendis le savait, il connaissait forcément l’identité des combattants… et Shalden le détesta encore plus pour ce qu’il venait de faire. Il avait déjà passé sa vie à tuer les gens qu’il aimait… il aurait tellement aimé que cela n’arrive plus jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Tarànis

Tarànis


Féminin Nombre de messages : 21
Age : 40
Date d'inscription : 29/03/2009

Une dette impossible à rembourser Empty
MessageSujet: Re: Une dette impossible à rembourser   Une dette impossible à rembourser Icon_minitimeMer 1 Juil - 17:44

Tarànis ferma les yeux lorsqu'une bourrasque plus forte que les autres lui balaya le visage. Elle se tenait assise en haut d'un arbre enneigé du Berceau-de-l'Hiver, emmitoufflée dans un manteau de fourrure rousse dont elle avait ôté la capuche; Thrascias, sous sa forme de serpent-des-vents avaient enroulé ses anneaux autour d'une branche et somnolait tranquillement, sa langue seule sifflant paisiblement à travers sa bouche, semblable à une ronflement régulier.
L'inquiêtude qui continuait à croisser s'était bien teintée de soulagement lorsqu'elle avait entendu les premières réponses de Shalden depuis son exil, mais cela ne suffisait pas à calmer sa conscience.

Sa faute, sa faute ...


Commence toujours par finir ce que tu as commencé, résonnait la voix d'un de ses oncles adoptifs: Brek Sabot-de-Pierre des Pitons-du-Tonnerre. Bon, cela concernait la méthode de traitement du minerai ... Mais elle avait toujours essayé d'appliquer cette règle pour le reste. Elle était allée chercher Shalden lorsque son esprit avait été enfermé, elle était allée trouver Tarendis au sud de Strangleronce pour lever le sort, elle avait participé à l'emprisonnement de l'âme de Nalya et la destruction de corps du Thelindra dont elle se souvenait avoir immergé les restes au plus loin qu'elle avait pu nager depuis la côte des Chants Eternels, elle avait enfin ramené Nalya à la vie pour remboursé sa dette à Tarendis ... et elle aurait sacrifié bien plus s'il avait fallu pour que tout s'arrange et peu importait son propre sort. Mais Shalden était revenu, et Shalden avait voulu reprendre les choses en mains, refaire des arrangement à sa sauce pour que les quelques "inconvéniants" de ses solutions à elle soient résolues. Et ainsi il était reparti ... Encore ...

Il était descendu trouver Tarendis, son père -cette seule idée avait cloué Tarànis sur place-, pour rembourser ce que devait Nalya et pour que tout le monde soit tranquille une fois que tout serait terminé.
Elle ne se verrait jamais tranquille si Shalden ne revenait pas, ou si quoique ce soit arrivait.


Il y a des sorts pires que la mort, avait-elle dit à Tarendis.
C'est son épreuve, vous devez lui faire confiance, lui avait dit Elradias lorsqu'elle lui avait confié brièvement le problème.

Elle avait confiance en lui, comme en jamais personne ... Aussi l'avait-elle laissé partir sans trop faire d'histoire - elle aurait vraiment pu faire un scandale si elle avait voulu-, sans savoir ce qui l'attendait, uniquement, la seule chose qui la torturait depuis son premier souffle du matin jusqu'au moment où elle sombrait dans le sommeil le soir, elle n'était pas là, pas auprès de lui pour le soutenir de tous les moyens en sa possession.

Elle se redressa dans l'arbre et ouvrit les bras en équilibre parfait, s'exposant toute entière à la bise de l'extrème-nord de Kalimdor. Elle entendait les vents chanter à ses oreilles dressées, lui racontant leur traversée de la mer depuis le Nord, leur impatience de continuer pour courir sur les autres territoires du grand continent. Seulement, elle ne les écoutait pas. Un étau lui serrait le coeur car il n'était pas là.
Shalden, cher Shalden ...

Il avait clos leur discution comme chaque soir, son souffle trahissant son épuisement et une fois de plus, le silence qui avait suivi avait accru le poids de la culpabilité qui pesait sur ses frèles épaules. Elle avait tâché d'être joyeuse, enthousiaste, lui avait raconté sa journée à bricoler un nouvel engin qu'elle avait promis à Sheliss depuis longtemps, profité des outils de Long-Guet et du pouponnage d'Evie, la gobeline chez qui elle logeait. Elle avait rit. Lui aussi, parfois, mais un rire lourd, fatigué, prisonnier et ce son était plus difficile à entendre que le cri de mort d'une banshee.

Elle referma les yeux et laissa son corps onduler avec les mouvements chaotiques du vent, son manteau ouvert était emporté comme un tas de plume, mais elle ne tombait pas, elle dansait, elle chavirait, elle l'épousait, elle ne faisait qu'un avec lui. Elle glissa sa voix dans les courants et les pria de la mener aux oreilles de Shalden pourtant si loin d'elle, elle chanta un air doux et lent, qui se voulait rassurant et chaleureux, tout en espérant que ses larmes se perdraient en route ...


Shalden, cher Shalden ...
Revenir en haut Aller en bas
Shalden

Shalden


Nombre de messages : 14
Age : 39
Date d'inscription : 26/04/2009

Une dette impossible à rembourser Empty
MessageSujet: Re: Une dette impossible à rembourser   Une dette impossible à rembourser Icon_minitimeMer 1 Juil - 18:19

Les semaines défilèrent lentement… trop à son goût. Son corps était meurtri par les successions de combat et par le manque de repos. Heureusement, il n’eut pas de combat à faire pendant deux jours d’affiler puisque Tarendis s’était absenté. Shalden ignorait pour quoi faire, mais il s’en moquait éperdument. Au moins pendant ce temps, il pouvait souffler un peu et se détendre en pensant à ses amis, à sa famille… qu’il allait bientôt rejoindre. Fatigué, il avait dormi toute la journée et ne se réveilla que tard dans la soirée. Tarendis arriva enfin, transportant quelque chose. Il faisait sombre dans la cale et Shalden ne voyait pas de quoi il s’agissait. Son père ouvrit la grille et balança ce qu’il portait qui tomba sur le sol mollement avant de refermer la cage.

Le rôdeur regarda le chevalier en haussant un sourcil puis tourna la tête vers ce qu’il avait jeté. Il se leva pour s’en approcher et remarqua qu’il s’agissait un corps. Relativement menu et fin, il s’agissait vraisemblablement d’une femme. Malgré la pénombre et les cheveux devant le visage de l’inconnue, il écarquilla les yeux lorsqu’il reconnu aussitôt l’une des personnes a qui il tenait le plus sur cette terre.

- Tarà !!!!

Il se précipita vers son amie, l’examinant rapidement d’une main tremblante. Sa peau glacée et une blessure au ventre de laquelle s’était échappé du sang, maintenant séché étaient les seuls signes qu’il pu remarquer, mais c’était plus que suffisant. Elle était morte. Quelque chose se brisa au fond de Shalden lorsqu’il le réalisa. Non, elle ne pouvait pas mourir, il n’y croyait pas. Et pourtant, il en avait la preuve entre les mains. L’elfe se mit à hurler, un cri mêlant rage et désespoir, alors qu’il se releva pour se jeter contre la grille qui le séparait de celui qui avait commis une telle atrocité. Tarendis se contenta de le regarder d’un air neutre, pas inquiet le moins du monde.

- Mon cadeau te plait ? Tu vas savoir ce que cela fait de perdre un être cher. Profites en, je repasserai te voir demain. Sois patient d’ici là.

Il lui tourna le dos et reparti d’où il était venu. Pour la première fois depuis longtemps, le chevalier esquissa un sourire, satisfait de la réaction de son fils. Il s’arrêta dans la pièce d’à côté et jeta une bourse remplie d’or à un réprouvé.

- Félicitations, votre réplique était extrêmement convaincante, il n’y a vu que du feu.
- C’est un plaisir de faire des affaires avec vous… Au moins vous comprenez mon talent
.

Tarendis hocha la tête, songeant à la suite de son plan. Le corps qu’il avait apporté n’était pas celui de Tarànis. Il ne s’agissait que d’une réplique de la jeune femme. Pour la créer, il avait dû rassembler pas mal d’informations sur elle, sur son physique… Et grâce à un petit cristal qu’il avait utilisé sur elle sans qu’elle s’en rende compte, il avait copié son apparence. Un scientifique réprouvé s’était chargé de modeler le corps à partir de reste de cadavres. Le tout était vraiment réaliste… Il n’y avait aucun moyen de deviner qu’il s’agissait d’un faux… sauf si il on le coupait en tranches.

- J’aurai pu vous en faire d’autres, vous sembliez intéressé.
- Non, il me manquait trop d’informations… Et ça aurait été trop long. Je vous remercie pour ce que vous avez fourni, c’est amplement suffisant. Pour le reste, j’ai improvisé
.


De son côté, Shalden regarda son père s’éloigner puis se tourna et avança d’un pas lent vers Tarànis avant de tomber à genou à côté d’elle. Il passa lentement sa main le long de sa joue. On aurait dit qu’elle était simplement endormie… Pourtant le contact de sa peau froide lui rappela que ce n’était pas le cas.

- Pardonne moi… Je suis tellement désolé… Pourquoi… Pourquoi toi… Tarà… Ne me laisse pas….

Il s’en voulait. C’était de sa faute et il le savait. Son père l’avait tué pour se venger de ce qu’il avait fait et il le méritait… mais pas elle. Son amie à qui il tenait plus que tout au monde, cette fille qu’il adorait, avec qui il avait passé beaucoup de temps, avec qui il avait partagé tant de choses… était la, devant lui et il venait de la perdre définitivement. Plus jamais il n’entendrait sa voix et son rire, plus jamais ils ne partiraient en voyage tous les deux, plus jamais ils ne se battraient pour un oui ou pour un non, plus jamais… Il s’était toujours dit que si il lui arrivait quelque chose, il aurait du mal à s’en remettre. En fait, c’était bien pire que ce qu’il avait soupçonné. Il venait de perdre une partie de lui-même.

Shalden prit le corps dans ses bras avec une grande délicatesse et le serra contre lui, posant sa tête contre son épaule. Il ne pu retenir ses larmes, lui qui ne pleurait jamais. Le monde était en train de s’écrouler autour de lui et il ne pouvait rien faire pour changer les choses. Il n’écoutait plus rien, il se sentait seul, déchiré. Pourquoi était-elle morte ? C’était à cause de lui, uniquement par sa faute, et il le savait. A cet instant, il aurait souhaité ne jamais avoir existé tellement il regrettait ce qui venait d’arriver. Une série de coups de poignards dans le dos l’aurait fait beaucoup moins souffrir.


Le lendemain matin, le dernier jour du mois, Tarendis refit son apparition et observa l’elfe dans sa cellule. Celui-ci était assis, appuyé contre le bois de la coque qui formaient les murs de sa prison, tenant toujours dans ses bras le corps qu’il croyait être celui de Tarànis.


- Bien dormi ? demanda ironiquement l’amiral

Shalden ne répondit pas, son regard était vide, fixant un point imaginaire sur le sol de sa chambre. Il ne réagissait même pas au bruit ni à la voix, berçant légèrement son amie d’un air absent.

- J’imagine que non. Je t’apporte un autre cadeau, tiens. Je l’ai récupéré sur son corps. Un seul te suffisait, j’imagine, alors je te donne juste ce qu’il y avait dessus
.

Il jeta un petit objet sur le sol de la cellule, dans le champ de vision du prisonnier, pour que celui-ci puisse le voir. Il s’agissait d’un pendentif en forme d’ange qui appartenait à Khalys. Le rôdeur crispa ses mains, et enfoui sa tête contre le corps de Tarànis pour pleurer encore une fois, mais silencieusement
.

- Oh, et j’oubliais…

L’amiral se baissa et fit glisser un objet rond sur le sol, qui roula jusqu’à s’arrêter en touchant la jambe du voleur. Celui-ci leva légèrement la tête pour voir de quoi il s’agissait : c’était une petite sphère multicolore qui lui était très familière… sauf qu’elle était couverte de sang. Cet objet, il l’avait offert à sa fille il y avait peu de temps et il ne la quittait jamais. Comment avait-il pu être au courant de son existence ? Il avait pourtant tout fait pour cacher sa femme et sa fille pendant son absence.

- J’ai eu du mal à les retrouver je dois avouer. Mais au final, ce fut plus facile que prévu. Alors ? Qu’est-ce que ça fait ? Dis moi ? Je ne ressens plus rien pour ma part… j’aurai aimé savoir.

Shalden ne répondit pas, il fixait la sphère avec des grands yeux, l’air hypnotisé par ce qu’il voyait. C’était fait. Le monde s’était effondré complètement. Il n’avait plus rien, il venait de tout perdre en moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire. Ses amis… Sa femme… Sa fille… Il ne restait rien. Il l’avait déjà vécu, plusieurs années auparavant et il avait trouvé la force de se relever. Mais pas cette fois. La fatigue physique et psychologique avaient eu raison de lui, il était brisé. Tarendis avait eu ce qu’il voulait, il avait gagné.

Le chevalier fit signe à deux de ses hommes qui ouvrirent la cellule pour en sortir le prisonnier. Shalden n’eu aucune réaction, même lorsqu’il retirèrent le corps de ses bras. Ils durent le transporter jusque sur le pont, accompagnés de Tarendis
.

- C’est bon, jetez le ici. Si il lui reste un minimum de lucidité, il se tuera. Sinon, il finira bien par mourir d’une façon ou d’une autre.

Les pirates ne se firent pas priés, ravi de se débarrasser du poids qui les encombraient et balancèrent sans ménagement l’elfe en bas du bateau. Shalden tomba dans l’eau, remontant automatiquement à la surface, et se laissa transporter par les flots. Quelques minutes plus tard, il s’échoua sur une plage de Strangleronce et resta sans bouger le corps encore à moitié immergé. Les nuages défilaient lentement, il y avait très peu de vent. Lentement, mentalement, il fit le tri de ce qu’il lui restait. Le compte fut rapide et dans un effort, il se leva. Pour aller où ? Pour faire quoi ? Il ne savait pas… Son corps avançait tout seul. Il marcha de longues minutes sans regarder exactement où il allait. La seule chose qu’il percevait était les souvenirs des visages de ses amis. Les promesses qu'il avait fait avant de partir n'avaient plus lieu d'être... Plus rien ne l'obligeait à revenir. Lorsqu’il s’arrêta, il réalisa qu’il était au sommet d’une falaise qui surplombait la mer. Il baissa les yeux et regarda les vagues se fracasser sur les rochers, comme si elles l’appelaient à venir les rejoindre. Inconsciemment, il avait pris dans sa main le pendentif qui pendait à son coup et avança d’un pas. C’était le pas de trop, il perdit l’équilibre et chuta dans le vide jusqu’à s’écraser sur les flots. Le choc fut brutal et il fut sonné sur le coup. La vitesse de la chute le fit sombrer dans les eaux, cette fois, il ne remonterait pas. Il sentit ses yeux se fermer, apercevant une dernière fois une forme sombre au dessus de lui avant de les clore et de se laisser emporter.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Une dette impossible à rembourser Empty
MessageSujet: Re: Une dette impossible à rembourser   Une dette impossible à rembourser Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Une dette impossible à rembourser
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Rp-Horde Kirin Tor :: Récits et aventures-
Sauter vers: